mercredi, janvier 17, 2007

article de journal

Voici un article provenant d'un journal cambodgien. Les coutumes etant relativement proches je vous laisse decouvrirce qui se passe ici lors des mariages:

Extrait du journal Cambodge Soir du 16/01/2007
Cambodge Société, Mariages et argent ne font pas toujours bon ménage


Avec la saison sèche arrive la saison des mariages. Des tentes colorées et des sonos qui crachent de la musique toute la journée fleurissent dans les rues, au grand dam des riverains, qui se plaignent souvent de ces voisins d’un jour. Des petites enveloppes roses ornées de lettres dorées font elles aussi leur apparition dans les boîtes aux lettres ou sur les bureaux. Si un mariage coûte toujours cher aux familles des mariés, l’addition peut aussi être salée pour les invités... Leur participation est souvent conditionnée au degré de proximité avec les familles des époux. M. Im, professeur à l’université, estime à “dix dollars la participation pour des gens qui sont juste des connaissances, et de vingt à cinquante dollars pour ceux dont on est plus proche, comme les amis ou la famille”. A raison de trois à quatre mariages par mois, pour un fonctionnaire payé trente dollars par mois, le calcul est vite fait. Et il est difficile de se dérober, le montant des dons étant soigneusement consigné dans un registre afin que les familles des mariés sachent précisément combien ont donné les participants. Car les bons comptes font les bons amis. Cette tirelire de mariage ne sert pas à aider les jeunes époux à démarrer dans la vie, mais se révèle être un échange de bons procédés permettant aux gens de se rembourser de coûteuses cérémonies de mariage, passées ou à venir.
Prenons l’exemple de Monsieur X : il a marié sa fille il y a un an. Une belle fête où se sont rendus Monsieur et Madame Y, parents du marié du jour, qui ont contribué a hauteur de cinquante dollars à la joie de la fille de monsieur X. Monsieur X n’a pas pu ne pas assister au mariage du fils de la famille Y, et a tout naturellement glissé dans l’enveloppe la somme de cinquante dollars. C’est pour cela que même si un fonctionnaire se ruine à assister à des mariages, il ne peut pas refuser l’invitation de personnes qui ont répondu présents aux noces de l’un de ses proches. Ce non remboursement de dette officieuse serait très mal vu.
Ce système de dons/contre-dons est un catalyseur de la position d’un Cambodgien sur l’échelle sociale, à la défaveur des familles à revenus modérés, mais qui peut se révéler très rentable pour les familles favorisées. Une famille qui en a les moyens aura tendance à organiser un très grand mariage, n’hésitant pas à disséminer des invitations au-delà de son cercle de connaissances. Beaucoup d’invités peut se traduire par beaucoup d’argent collecté, et ainsi des profits peuvent être dégagés, qui serviront de capital de départ au jeune couple. Ces invitations à tout va ne favorisent pas forcément le bon déroulement du mariage, où l’on se retrouve avec un restaurant rempli d’inconnus. L’alcool coule alors souvent à flots afin de compenser le côté impersonnel de la noce. Beaucoup d’invités, beaucoup d’argent dépensé mais aussi un grand prestige social. Selon M. Kor, du Centre culturel français, “on imagine mal une fille de ministre ne pas faire un mariage avec moins de 2 000 personnes, sans bloquer une artère entière de Phnom Penh durant toute
une journée”.
Ces remboursements par mariages interposés sont des piliers de l’institution maritale. Les familles supportent de plus en plus difficilement seules des cérémonies qui se veulent des miroirs d’une bonne santé sociale. Pour préserver les apparences, tout doit être parfait, du maquillage de la mariée aux costumes des témoins, de la décoration de la salle au banquet. Chan Kanha Tapy, directrice d’une agence d’organisation de mariages, nous donne une idée du gouffre financier que peut représenter un mariage : “Le prix le plus bas d’un mariage en ville, tout compris, est de 2 500$ minimum.” Ce qui coûte le plus cher, selon elle, c’est la location du lieu, des tables et des repas servis. A raison de 15 dollars pour la table, 80 dollars pour le repas par table, sachant qu’une table contient au maximum dix personnes, les prix montent très vite. La décoration de la salle de la soirée se facture au minimum à 50 dollars pour quelques banderoles, mais peut grimper jusqu'à 1 000$. Quant aux costumes, il faudra que les mariés déboursent entre 700$ et 1 000$. Et puis, “les mariages pâtissent beaucoup de la tradition cambodgienne de ne jamais prévenir si l’on vient ou pas”, explique M. Kor. Ce qui fait que l’on peut prévoir 60 tables, avec les repas qui vont avec, et se retrouver avec une dizaine de tables sur les bras. Pendant la saison sèche les mariages sont très fréquents et il faut une certaine assise sociale pour être sûr que tous les invités se présenteront. Ainsi, la lune de miel qui suit normalement un mariage peut vite se transformer en cauchemar avec les familles des mariés qui s’entre-déchirent pour régler les questions d’argent. Il est même arrivé que des couples fraîchement unis divorcent pour cette raison. Mariages et argent ne font définitivement pas toujours bon ménage.
Lorraine de Foucher

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Attendez d'être en France pour vous mariés !! Ne faites pas les fous.
Quant à nous nous serons chez vous le 19, 20,21 mars sauf imprévu, mais je vous donnerai plus de précisions
Gros bisous

Noël Betty